« Le modèle de parentalité que la plupart d’entre nous ont connu dans notre enfance, était une parentalité autoritaire, qui est basée sur la peur. Quelques-uns d’entre nous ont grandi avec une parentalité permissive, qui est également basée sur la peur. La parentalité autoritaire est basée sur la peur de l’enfant de perdre l’amour du parent. La parentalité permissive est basée sur la peur du parent de perdre l’amour de l’enfant. La parentalité orientée vers la relation est basée sur l’amour au lieu de la peur. » (Extrait du livre Connection Parenting de Pam Leo)
La parentalité autoritaire
Dans une parentalité autoritaire, ce sont les adultes qui décident seuls et les enfants sont amenés à respecter les règles élaborées par les adultes par diverses méthodes – menaces, punitions, être privés d’amour ou d’approbation ou de choses qu’ils aiment, etc. Les enfants finissent en général par se soumettre aux souhaits des adultes, de nier leurs vrais besoins et émotions pour “être des petites filles et petits garçons bien sages”. L’amour des parents étant essentiel à la survie des enfants, les enfants vont tout faire pour essayer de « mériter » cet amour. Le système de l’éducation autoritaire est le plus répandu, dans les familles, les écoles, etc.
La parentalité permissive
La parentalité permissive est l’autre face de la même chose. Dans ce cas, ce sont les parents qui se soumettent à la volonté de leurs enfants. Ils n’osent pas poser des limites aux enfants par peur de perdre leur amour. Ceci est en général encore plus désastreux pour les enfants, car ces enfants manquent de repères et de cadre sécurisant. Ils deviennent des adultes égoïstes, tyranniques, qui ont du mal à se faire des amis suite à leur comportement impératif. Intérieurement, il leur manque une base solide de confiance et de sécurité, ce qui se voit à l’extérieur par un comportement peu social.
L'alternative : la parentalité bienveillante
L’alternative à la parentalité basée sur la peur, est la parentalité basée sur l’amour (souvent appelé parentalité bienveillante ou positive). Pour pouvoir faire confiance à ce modèle-là, il faut d’abord faire confiance à ce que la nature humaine est à la base bonne. Si vous avez des doutes que la vraie nature de l’homme est l’amour et la bienveillance, je vous conseille de regarder le documentaire “Vers un monde altruiste” de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade. Ce film présente de nombreuses expériences scientifiques impressionnantes avec des tout-petits, qui démontrent leur motivation profonde d’apporter du bien aux autres !
Si nous avons confiance dans la nature humaine, nous pouvons faire confiance à nos enfants et leur capacité de devenir des adultes aimants, respectueux, responsables et honnêtes, si ce sont les valeurs selon lesquelles nous vivons. Et tout cela, sans avoir besoin d’utiliser notre puissance physique ou intellectuelle supérieure contre nos enfants.
Je fais partie des nombreuses personnes ayant grandi dans le vieux système autoritaire de récompense et punition, basée sur la peur. Pendant longtemps, je ne pouvais pas imaginer que c’était possible de faire autrement. Nous sommes tellement conditionnés par nos expériences d’enfance que ce n’est pas facile de changer ces croyances et comportements que nos parents et d’autres adultes nous ont transmis. Mais c’est possible !
Pour savoir si nous sommes dans la bienveillance, il suffit de se poser une question simple: “Est-ce que ce que je suis en train de faire nuit à la relation que j’ai avec mon enfant ou non ?”
Pour plein de choses, cette question est relativement simple à répondre. Par exemple, punir un enfant nuit à la confiance qu’il a en nous et n’est pas quelque chose à faire dans une relation aimante. Je suis très contente de pouvoir dire que cela fait déjà quelques années que je ne punis plus mes enfants. Ce n’est certainement pas quelque chose qui nous manque !
Pour d’autres situations, c’est peut-être moins évident. Si, par exemple, vous avez dit non à quelque chose et ensuite votre enfant pique une colère, vous pourriez douter et vous dire que c’est mauvais pour votre relation. Soyez rassuré, c’est notre travail en tant que parent de dire non de temps en temps et c’est même une étape très importante dans le développement de l’enfant d’apprendre à gérer les frustrations (Courage ! Avec l’âge, il y en aura de moins en moins de ces crises de colère si nous accompagnons avec bienveillance nos enfants dans cet apprentissage). Une réaction bienveillante dans une telle situation serait d’accueillir l’émotion de l’enfant sans pour autant changer le non contre un oui : “Je vois que tu es très en colère contre moi. Je comprends, tu avais envie de continuer à jouer. Mais maintenant c’est l’heure de rentrer.” Dans cet exemple, prévenir l’enfant quelques minutes avant de le sortir d’une activité amusante aide souvent à éviter les crises.
Christine
Source :
1) Marcy Axness : Parenting For Peace, Raising The Next Generation of Peacemakers (2012 Sentientpublications), p. 211
2) Pam Leo : Connection Parenting: Parenting Through Connection Instead of Coercion, Through Love Instead of Fear (2005 Wyatt-MacKenzi Publishing)
Christine est docteur en Biologie. Malgré ses connaissances en biologie, elle n’avait aucune confiance en son corps lors de la naissance de son premier bébé. Angoissée et peu informée comme elle était, elle a subi son accouchement plutôt que d’en être actrice – et il a très mal tourné. Suite à cette expérience douloureuse, elle s’est formée à l’HypnoNaissance®, un programme d’éducation prénatal pour vivre un accouchement confortable et non-médicalisé grâce à l’auto-hypnose. Cette méthode lui a permis de vivre la naissance d’une autre manière. Aujourd’hui, elle transmet avec passion les connaissances et outils qui permettent aux parents de se sentir confiants et bien préparés pour leur enfantement.
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